[Note to my non-French-speaking readers, this is going to be a growl about something that was recently said in a TV debate about religions (basically that one must respect religions) - and I do need to growl!]
Je
pensais simplement envoyer un tweet, mais, finalement, je suis trop énervée par
ce que j'ai entendu dans Mots croisés (émission du 09/03/15).
Ce
ne sont pas les positions diverses et variés sur la question des pseudo-religieux
ravagés de la théière qui m’a fait faire un double salto arrière, ni même les
images des débilos en train de briser des statues millénaires (me donnant quand
même envie de leur prendre une masse des mains et de leur éclater les genoux
avant de tester la résistance de leurs cranes d’œufs). Non, ce fut d’entendre
M. Odon Vallet déclarer : « Je dirai comme le Président Obama et
comme le pape François, il faut respecter la liberté d’expression, mais il faut
aussi respecter les religions. »
Pardon ?
(J’ai été trop bien élevée parce que ce n’est pas du tout ce que j’ai grogné à
ma pauvre télé.)
Certes,
je comprends que M. Vallet défende son domaine d’activité – et sans doute ses
convictions, mais… Non ! Non, non, non et non.
Alors,
certes, la laïcité en France n’est certainement pas parfaite ou complète, mais
il faut la renforcer, pas la miner en créant une protection spéciale pour les
religions (et là, je les mets toutes dans le même panier).
J’ai
particulièrement apprécié la référence au Big Boss du Vatican. On parle quand
même du catholique-en-chef qui a déclaré que si son fidèle secrétaire disait
des choses désobligeantes sur sa maman, il lui collerait son poing dans la
figure. Magnifique ! Jésus serait tellement fier (en fait, je le vois bien
prendre lui-même le marteau et les clous pour en finir plus vite).
Je
ne sais pas ce que le Président Obama a dit exactement, mais quand on voit avec
quelle facilité les Adorateurs du Tupperware à couvercle rouge (on a vu plus
ridicule. Si, si) peuvent obtenir le statut de religion de ce côté-là de l’océan,
je ne me donnerai même pas la peine de chercher la citation.
Nous
sommes en 2015, mais certains (bon, d’accord, la plupart selon mes critères) semblent
à peine sortis de leurs cavernes. Il serait grand temps de réaliser que chaque
individu a, en effet, le droit de croire à Thor, à Bastet ou au Tupperware à
couvercle rouge, mais chaque croyant est prié (sans jeu de mot, c’est promis)
de ne pas se croire spécial, élu, choisi, béni ; c’est comme ça qu’on fini
avec des abrutis avec trois neurones qui sont persuadés d’exécuter la volonté
divine (parmi la vaste sélection de divinités et de dieux inventés depuis la
sortie des cavernes, il y a de quoi choisir sur cette planète !) et qui,
du coup, se croient au dessus de tout (ce qui leur donne le droit de tuer,
piller, violer et détruire).
Alors,
désolée, mais le reste de l’humanité peut bien croire en n’importe quoi, peu me
chaut.
En revanche, et là c’est un point important dans ma liste de règles à
suivre, ceux dont la foi est tellement sensible qu’ils ne peuvent pas
voir une femme en cheveux et s’exprimant dans une église, un temple, une
mosquée, ou qui ne peuvent pas ignorer des caricatures (quitte à publier eux-mêmes des
poèmes déclarant que ceux qui font ces caricatures sont des bouffons ou des
ânes), là… désolée, mais je n’ai et n’aurai jamais aucun respect pour ces
gens-là.
Je suis prête à parier que la plupart des croyants qui se mettent à vociférer n'ont même pas vu ce qu'il dénoncent ; ils s'attaquent au principe d'entrée de jeu. C'est le genre de chose qui me fait penser aux détracteurs de La vie de Brian qui n'avaient pas vu le film (ou qui avaient râté le début !) ou aux pyromanes en herbe qui s'attaquaient au cinémas qui passaient La dernière tentation du Christ. Parce que... Blasphème !!!
Désolée les enfants, mais tant qu'on ne vous enchaîne pas à un fauteuil pour vous forcer à regarder ces horreurs, vous êtes gentiment priés de passer votre chemin et de ne pas vous comporter comme si vous étiez les maîtres du monde (Flash info : ce n'est pas du tout le cas).
Je
n’irai pas tuer le chat de compagnie d’un adorateur de Bastet, mais si le
fidèle du Tupperware à couvercle rouge vient faire du prosélytisme dans mon
appartement et exige que je le respecte et que je me conduise de façon à
respecter ses croyances chez moi et dans ma vie de tous les jours, petit
un : il peut se brosser, mais à un point que, si nous parlions du chat de
l’adorateur de Bastet, il aurait un poil de compétition et petit deux :
j’ai un bon rouleau à pâtisserie pour me protéger des crétins arrogants qui
veulent se conduire en tyrans domestiques.
Parce
que... c’est ça le problème : ce n’est pas une question de respect, c’est
une question de manipulation et de pseudo-importance. Or, ces bipèdes
religieux, s’ils ne sont pas extrémistes, ont le droit de croire en paix, chez eux, mais
il est hors de question de leur concéder un traitement spécial (s’ils sont
extrémistes… rouleau à pâtisserie. Point final. Ils n’ont rien de spécial, et
il faut reprendre leur dressage à la base).
Je
crois que ce qui m’a choqué le plus, c’est que M. Vallet rejette une partie de
la faute sur les victimes. C’est tellement banal. C’est tellement faux.
Cette
idée que « Il s’est fait attaqué la nuit en banlieue ? Ben, ‘fallait
pas traîner là. » ou « Avec une jupe aussi courte, pas étonnant
qu’elle ait été violée. » est un tel cliché qu’il est rare de ne pas
l’entendre, ce qui rajoute une couche sur une victime qui avait tous les
droits de ne pas être battue ou violée… ou n’importe quoi d’autre.
J’aimerais
que les terriens se comportent en adultes : si quelqu’un vous énerve ou
vous blesse, dites-le lui, et s’il continue, évitez-le comme la peste tout en
pensant que c’est un gros crétin des Alpes qui fume la moquette. Si ledit
crétin des Alpes continue à en mettre une couche, portez plainte, dénoncez-le
sur les réseaux sociaux (ou à sa môman), mais n’allez pas sur son lieu de
travail pour le tuer (ces remarques s'appliquent au harcèlement de base, mais les religieux soi-disant hyper-sensibles seront bien aimables de ne pas utiliser cette justification afin d'expliquer leurs réactions épidermiques aux choses qui les dérangent ; je fais de l'allergie à la bêtise, mais je ne dégaine pas le rouleau à pâtisserie à tout va).
M.
Dupond a le droit de croire à ce qu’il veut, mais ça ne lui donne pas droit à
un traitement spécial.
De
même, Mme Durand a bien le droit de ne croire en rien et de ne pas être
regardée de haut parce qu’elle n’éprouve pas le besoin de vénérer le divin Tupperware
au couvercle rouge.
Je
veux bien respecter tout le monde, mais la rue du respect n’est pas à sens
unique (pourquoi n’ai-je pas le droit de gravir le Mont Athos ou de découvrir
les beautés de Sanjōgatake ? Ah, oui ! Une sombre histoire de genre
grammatical qui se permet de me tenir à l'écart pour cette simple justification biologique - ce n'est pas une question de propriété privée, c'est que le videur n'aime pas ma tête).
Alors
voilà… on se conduit en adultes, on se respecte (et j’ai le droit d’aller
partout sur Terre, parce que c’est autant ma planète que celle du croyant M.
Dupont équipé en XY), et on éduque les débilos à marteaux-piqueurs et autres
armes et si vraiment ça ne suffit pas, on envoie les andouilles tenir compagnie
à Miss Curiosity sur Mars (elle n’a rien fait pour mériter ça, la pauvre).
Le
respect se mérite. Et comme l’a dit Mme Rima Karaki (entretien vidéo avec
sous-titres en anglais
ici) : «
Juste une seconde. Ou il y a un respect mutuel, ou la conversation
est terminée. » (je suis assez fan de sa réaction ; le cheik était
lent, tarabiscoté dans sa réponse, pompeux, arrogant et sexiste. Elle a bien
fait de lui couper le sifflet).
Et
on arrête de jouer du rouleau à pâtisserie sur les victimes mortes ou à
terre. Ça fera avancer le schmilblick (arriver à couper les fonds des débilos,
ce serait bien aussi).
Voilà…
beauuucoup plus long qu’un tweet… et désolée pour le grognement engendré par une
seule petite phrase.